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L'égalité entre les enfants, nécessaire ou non ?

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Charles-Henry Tournaire
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sur
op
27 août 2021

Si vous avez plusieurs enfants, vous tenterez généralement d’établir une égalité entre eux et de traiter chacun de la même manière.

Vous devez faire face à cet exercice d'équilibre à tout âge, que vos enfants soient jeunes ou adultes, car ce ne sont pas seulement les cadeaux qui peuvent conduire à des situations d'inégalité (perçue), mais aussi les donations ou, peut-être le plus souvent, les héritages. Afin d'éviter ces futures querelles familiales, les parents optent souvent pour un partage égalitaire de leurs biens. Mais est-ce vraiment aussi juste et efficace qu'ils le pensent ?

 

Égalité ou équité ?

L'égalité nous incite à considérer tous les individus comme égaux et à les traiter en conséquence. Souvent confondu avec l'égalité, mais fondamentalement différent, le concept d'"équivalence" signifie littéralement "de valeur égale". 

À première vue, l'égalité semble être un principe que nous ne pouvons qu'applaudir. Cependant, elle part de l'hypothèse que nous sommes tous identiques, sans aucune différence pour nous distinguer. L’équité, en revanche, reconnaît nos différences (caractéristiques individuelles, qualités, compétences, handicaps, etc.) mais les considère comme étant de "valeur égale".

 

‍L'égalité des chances, ça existe vraiment ?

L'égalité et l'équité ne sont pas de simples différences terminologiques. Il existe une différence fondamentale entre traiter les gens de manière égale et rechercher l'équité. Par exemple, les parents qui traitent leurs enfants de manière égale soutiennent toujours chacun d'entre eux de la même manière, quelle que soit la situation de chaque enfant (par exemple, ils donneront la même somme à leur fille qui n'a pas d'emploi permanent en raison d'un handicap physique et à leur fils qui est à la tête d'une entreprise prospère).

Les parents qui recherchent l'équité dans le traitement de leurs enfants les traitent en fonction de leurs besoins et de leur situation personnelle (par exemple, ils offrent une maison à leur fille sans emploi permanent, tandis qu’ils donnent 10000 euros à leur fils qui est à la tête d'une entreprise prospère pour payer les travaux de rénovation de la maison qu’il a achetée lui-même).

La plupart des parents souhaitent l'égalité des chances pour leurs enfants, mais ceux-ci ne naissent pas avec les mêmes talents, capacités ou intérêts. Par conséquent, ils n'auront pas les mêmes chances dès le départ et l'un aura besoin de plus de soutien financier et moral que l'autre.

Un enfant qui veut faire des études universitaires coûtera inévitablement plus cher et appauvrira davantage le patrimoine familial qu'un enfant qui opte pour entrer immédiatement dans la vie active. Un enfant handicapé aura besoin du soutien financier de ses parents tout au long de sa vie, alors qu'un enfant non handicapé sera financièrement indépendant aux alentours de ses 25 ans.

L'obligation alimentaire des parents entraîne souvent des conflits, cachés ou non. Non seulement leurs enfants sont différents, mais la situation des parents eux-mêmes évolue avec le temps, tant sur le plan personnel que professionnel. Ils pourront accorder à certains enfants plus d'attention et à d'autres plus d'argent, et il est loin d'être facile de comparer les deux.

 

Les inégalités se mesurent en euros, les inéquités pas

Il n'est pas surprenant que la recherche de l'équité ou de l'égalité dans le traitement des enfants ait un impact énorme sur les relations et le bien-être des familles, et qu'elle soit bien plus profondément ancrée que nous pourrions le penser à première vue.

 Le cas d'une entreprise familiale

M. Durand est PDG et fondateur d'une entreprise de peinture florissante. Son fils est également impliqué dans l'entreprise et bénéficie du prestige et de la bonne réputation que lui confère sa position dans l'entreprise. Lorsque M. Durand décède, il laisse l'entreprise à son fils et la société immobilière à ses filles. Aux yeux de M. Durand, et dans les faits, il s'agit d'une répartition équitable de sa fortune. Cependant, en apprenant la nouvelle, les filles refusent l'héritage.

M. Durand a opté, sans doute avec les meilleures intentions, pour un partage égalitaire de son patrimoine. Néanmoins, ses filles estiment que le partage est injuste. Elles n'ont pas bénéficié des mêmes avantages que leur frère grâce à son emploi dans l'entreprise de leur père. Le fait que cette inégalité de traitement ait perduré après le décès de leur père ne peut être résolu pour elles par une compensation matérielle. Cet exemple le confirme : les inégalités se mesurent en euros, les inéquités pas.

M. Durand, comme la grande majorité des gens, a choisi de diviser son héritage par parts égales. Les lois prévoient également un partage égal des biens entre les enfants, à moins que le testateur n'en décide consciemment autrement. Il peut, s'il le souhaite, favoriser certains enfants par rapport à d'autres. Un tel partage inégal est encore souvent considéré comme une punition pour l'enfant défavorisé ou comme l'expression d'une préférence claire pour l'enfant favorisé.

Cependant, il existe de nombreuses raisons plus profondes et plus complexes qui peuvent justifier la répartition inégale d'un héritage. Elles sont presque toutes liées au fait que les enfants sont inévitablement différents et ne naissent pas forcément avec les mêmes chances, le même talent, les mêmes capacités.

 

Il faut du courage pour organiser un héritage

Alors que l'égalité amène à accorder le même traitement à tous, l'équité permet une forme de compensation et de discrimination positive. En effet, nous parvenons souvent à l'équité en tenant compte des inégalités structurelles qui apparaissent lorsque nous traitons de la même manière les personnes ayant un parcours de vie favorable et celles ayant un parcours de vie moins favorable. Financer un enfant ayant terminé ses études et ayant toutes ses capacités n'est pas la même chose que financer un enfant souffrant d'un handicap, même lorsqu’il a un âge où il devrait normalement être indépendant financièrement.

Que les parents recherchent l'égalité ou l'équité pour le partage de leur patrimoine, ils recherchent généralement la justice. L'égalité, cependant, suppose que tout le monde ait les mêmes chances et les mêmes besoins. Or, la vie crée naturellement des situation injustes (handicap, problème psychologiques, accidents etc.), qui créent alors des inégalités.

L’équité est donc le moyen de « favoriser les défavorisés » afin de compenser les contraintes et les désavantages que les plus faibles peuvent subir.

Il ne s'agit pas de remettre en cause l'égalité en tant que principe fondamental, mais plutôt de réfléchir à la manière dont nous pouvons gérer les inégalités qu'elle crée inévitablement. Une chose est sûre : préparer sa succession demande du courage, mais cela en vaut la peine. En réfléchissant bien, vous pourrez contribuer à éviter ou limiter les conflits futurs entre vos héritiers. Proposer une seule approche n’est pas possible, chaque situation étant différente et devant être traitée en conséquence.

En conclusion, il semble toutefois que nous puissions concevoir que l’équité est le moyen et que l’égalité est le résultat. Afin de tendre vers la paix familiale, il convient donc de placer l’équité au service de l’égalité.
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